Édito n°3
Grand écart
Le sauvetage aquatique ouvre donc le bal des réformes. Créé en 1979, le Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) revient aux fondamentaux (lire p. 4). Fini le découpage des compétences en épreuves distinctes, place à de véritables épreuves de sauvetage moins nombreuses mais plus complètes. Ne nous y trompons pas, la Direction de la sécurité civile (DSC) ne cherche pas seulement à rapprocher l’évaluation des conditions d’intervention, elle est aussi motivée par des questions budgétaires… Grâce à cette réforme, le nombre d’examinateurs sera en effet drastiquement réduit. Pour évaluer les sauveteurs dans des conditions véritablement réalistes, peut-être aurait-il fallu suivre le groupe de travail qui planche sur la réforme du BNSSA depuis six ans et qui réclame depuis toujours la prise en compte du milieu naturel ? Un axe de progrès fondamental pour le moment écarté par la DSC.
A Paris, on nage d’ailleurs à contre courant. Le préfet vient d’acter une formation complémentaire au sauvetage aquatique (lire p. 20) qui impose aux sauveteurs – et aux pilotes ! – l’apprentissage de techniques spécifiques au sauvetage en eaux vives et un entraînement régulier dans cet environnement. Un grand écart qui laisse présager une reprise des discussions dès la rentrée…
Nicolas Lefebvre