Édito n°13
Ultimatum
24 janvier 2013. Le couperet tombe. Bruxelles accorde à la France deux mois pour aligner sa réglementation sur celle de l’Europe. Par le biais d’un guide d’application, l’Hexagone impose en effet depuis 2009 des règles draconiennes aux fournisseurs désireux de faire homologuer un véhicule de secours. Tandis que la norme européenne EN 1789 (lire notre dossier page 40) autorise les organismes de contrôle à effectuer des crash-tests statiques – voire simulés sur ordinateur ! – le guide d’application français prévoit obligatoirement un crash-test dynamique. Une différence qui se traduit, pour les fournisseurs, par un investissement plus conséquent… On comprend ainsi l’empressement de certains à adresser une plainte à laCommission européenne qui, fidèle à sa mission de nivellement – par le bas – des réglementations sur le vieux continent, n’a pas manqué de juger les« exigences » de la France « contraires aux règles du marché unique de l’Union ». Reste la notion de sécurité qui, si l’on écoute la Commission, semble reléguée au deuxième, voire au troisième plan. La vraie question est bien quelle protection désirons-nous collectivement nous imposer ? Il y a fort à parier que la préférence des utilisateurs ira vers des contrôles drastiques de façon à garantir la meilleure sécurité possible. Selon nos informations, la norme européenne pourrait être mise à jour cette année. Espérons que ses architectes, privilégiant une harmonisation par le haut, sauront faire passer la sécurité avant les intérêts de certains fabricants.
Nicolas Lefebvre