Édito n°9
RETEX
Inondations, tempêtes, séismes… ces risques naturels sont bien connus des services de secours. L’historique de ces catastrophes est en effet pléthorique. Grâce à l’expérience de terrain et aux analyses postérieures, les professionnels du secours ont pu élaborer des protocoles précis d’intervention. Le sauvetage déblaiement par exemple répond aujourd’hui à des principes d’action précis.
Les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC) ne bénéficient pas encore du même cadre. Souvent impossibles à déceler sans appareils dédiés, les agents toxiques demeurent la plupart du temps invisibles. Or, quoi de plus anxiogène que de traiter un danger que l’on ne voit pas ? Cette situation laisse la porte ouverte à tous les fantasmes. Les risques biologiques nourrissent d’ailleurs l’imagination des scénaristes de films catastrophes… Si l’expérience en matière chimique est riche, il n’en est pas de même du nucléaire. En mars 2011, au Japon, des équipes françaises ont pénétré dans un nuage radiologique pour la première fois. Comme le rapporte le colonel François Vallette (lire interview page12) – en l’absence de réponses claires des scientifiques – un certain nombre d’actions ont dû être guidées par le pragmatisme. L’analyse précise du retour d’expérience de ces explorateurs du secours est donc capitale. Car, c’est bien l’étude approfondie de ce RETEX qui permettra aux prochaines équipes de secours de bénéficier de protocoles plus précis et d’une meilleure sécurité.
Nicolas Lefebvre