Édito n°12
Un rapport sans lendemain ?
On savait le mouvement bénévole de sécurité civile riche et dynamique. Avec l’état des lieux dressé par l’IGA, nous en avons la confirmation (lire notre dossier spécial pages 8 à 17). 80 millions d’euros, c’est par exemple la valeur annuelle de l’activité opérationnelle des bénévoles estimée par l’IGA. Lors de catastrophes, la société peut ainsi compter sur un vivier de 70 000 individus compétents et mobilisables dans un temps très court. Et ce, malgré des contraintes majeures liées au maintien nécessaire et permanent des acquis.
Bien sûr, ces associations agréées éprouvent aussi des difficultés, notamment dans le recrutement et la fidélisation ou encore la gestion administrative des structures parfois jugée peu démocratique. Elles souffrent surtout d’un manque criant de reconnaissance de l’administration et de dialogue avec elle. Au travers de son rapport, l’IGA met sur la table 30 mesures pour soutenir et développer ce mouvement. Des propositions de bon sens qui n’attendent qu’une réelle volonté politique pour s’appliquer. Compte tenu de l’accueil réservé à ces propositions au plus haut niveau du ministère de tutelle, il est peu probable, sauf coup de théâtre, qu’un quelconque sursaut provienne de l’administration elle-même. Si les associations ne s’emparent pas de ce rapport, il risque fort de moisir, comme tant d’autres, au fond d’un tiroir…
Nicolas Lefebvre