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Édito n°59

Faire face à la seconde vague

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le monde est toujours sous le joug du Sars-Cov-2. Les statistiques sont implacables. Nous nous apprêtons à franchir le cap des 50 millions de cas confirmés de Covid-19, pour 1,2 million de victimes. Après une bouffée d’oxygène de courte durée, l’Europe subit de plein fouet cette seconde vague tant redoutée dont l’intensité contraint les gouvernements à imposer de nouveaux confinements. Pour les professionnels du secours et des soins d’urgence, c’est une nouvelle épreuve qui s’amorce. Une épreuve à la fois physique et psychique. Un véritable défi pour des équipes déjà durement éprouvées par la première vague.

Certes, la connaissance des mécanismes de la maladie a progressé. Les processus de prise en charge ont été optimisés et ont permis de réduire la mortalité en réanimation. A ce titre, nous ne pouvons que vous conseiller de lire ou de relire notre hors-série dédié au retour d’expérience des soignants français et internationaux, paru en juin dernier (retexcovid19.com). Certes, les équipements de protection individuelle semblent pour le moment disponibles, même si des tensions sur les approvisionnements subsistent.

Mais, l’impact économique de cette pandémie sur les associations agréées de sécurité civile (AASC) risque de limiter la capacité d’action des pouvoirs publics. En  effet, privées de ressources financières avec la raréfaction des DPS et des formations, les AASC accusent un déficit économique tel que la survie des plus fragiles s’en trouve, à court terme, menacée (lire notre enquête pages 20 à 24). Or, les autorités comptent sur ces forces bénévoles lors des crises ; et pas seulement pour celle que nous vivons aujourd’hui…  Si le dialogue et la recherche de solutions concrètes semblent enclenchés, le temps presse. Parce que la crise s’aggrave. Parce qu’une apoplexie d’une partie du monde associatif amputerait l’Etat de l’un de ses moyens d’actions les plus flexibles en temps de crise. Parce qu’il serait indécent de ne pas sauver ces associations – de secours – qui portent en leur sein des valeurs d’altruisme et d’engagement citoyen. 

Nicolas Lefebvre

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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