Édito n°58
Libéralisez l’ECG !
“Cesser de couper les cheveux en quatre”. Parmi les bonnes résolutions de la rentrée, voici celle que nous aimerions proposer en priorité à nos décideurs. Le sujet est en effet on ne peut plus simple.
Comme le fut en son temps la défibrillation, la réalisation d’un électrocardiogramme (ECG), demeure un acte médical. Or, sa libéralisation aux professionnels de l’urgence pré-hospitalière contribuerait grandement à fluidifier le système.
Il convient bien sûr de dissocier la réalisation de l’ECG de son interprétation. Si la première action est un jeu d’enfant, surtout avec les technologies contemporaines, la seconde requiert en effet un savoir médical. Mais, nous ne vivons plus au XXe siècle… La transmission – même sécurisée – de données médicales du terrain vers une régulation déportée ne représente plus un challenge technologique insurmontable, loin s’en faut ! La preuve : de très nombreux acteurs la pratiquent au quotidien avec succès (lire notre enquête pages 14 à 17).
Résultat : gain de temps, meilleure orientation et donc augmentation des chances de survie pour les patients. Tous les patients : les victimes d’une douleur thoracique naturellement qui rejoignent la bonne filière plus rapidement, mais aussi ceux qui reçoivent des soins médicalisés plus rapides parce que les rares ambulances de réanimation n’ont pas été immobilisées pour la réalisation d’un simple ECG…
Les atouts de cette libéralisation sont si indiscutables qu’ils laissent pantois face à l’immobilisme des décideurs sur cette question qui ne divise plus qu’une caste médico-technocratique accrochée à des prérogatives d’un autre temps.
Nicolas Lefebvre