Édito n°38
Quelle stratégie ?
Alors que l’exécutif plie bagage, le secrétariat d’Etat à l’Aide aux victimes entend laisser un héritage. Le 20 avril dernier, Juliette Méadel rendait en effet public les 27 mesures préconisées par deux personnalités particulièrement investies dans notre univers : le colonel Eric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), et le médecin urgentiste Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), (lire interview page 12).
La feuille de route annoncée dès l’inauguration du salon Secours Expo début février était on ne peut plus claire : trouver les solutions pour parvenir à un taux de 80 % de citoyens formés aux gestes qui sauvent. Si les mesures contenues dans ce rapport sont connues par les initiés, elles permettent de poser des jalons pour l’avenir. Car, on ne compte malheureusement plus les rapports officiels sur ce sujet. Le dernier datait de février 2013 et avait été réalisé par le Centre d’analyse stratégique, une autre instance chapeautée par Matignon aujourd’hui disparue (lire interview de leurs auteurs dans Secouriste Magazine n°14). N’oublions pas non plus celui de juin 2010 du médecin général Henri Julien et du Pr Alain Larcan porté par l’Académie nationale de médecine (lire interview du Dr Julien dans Secouriste Magazine n°1).
Pour le nouveau locataire de l’Elysée, se pose sans aucun doute la question du devenir de ce secrétariat d’Etat en charge de l’Aide aux victimes. Celui-ci a en effet pu démontrer, sinon une certaine efficacité, au moins une capacité – précisément par son caractère interministériel à dépasser les corporatismes des institutions et l’inertie des ministères au service d’une vision stratégique unique. Naturellement, il n’est pas interdit au nouveau président de la République d’aller plus loin : a minima définir cette stratégie qui fait tant défaut. Et mieux encore, l’appliquer…
Nicolas Lefebvre