Édito n°27
Népal : indécente catastrophe
5 057 morts, plus de 10 000 blessés. Tel est le bilan, provisoire, du séisme qui a touché l’ouest de la capitale népalaise le samedi 25 avril. Les images qui nous parviennent de la région de Katmandou sont insoutenables.
Elles le sont d’autant plus que les techniques de construction parasismiques sont éprouvées, les zones à risques clairement identifiées et ce depuis bien longtemps. Mais, le dénuement creuse encore et toujours la tombe des habitants des pays pauvres. Selon certaines sources, il y aurait en effet 60 fois plus de risque de mourir d’un séisme àKatmandou qu’à Tokyo…
Quatre jours après la catastrophe, l’aide internationale est parvenue à rassembler 19,5 millions d’euros. Force est de constater que notre société préfère se racheter une conduite à coup de millions lorsque la catastrophe arrive plutôt que de la prévenir. A tel point que les dépenses engagées pour les secours pourraient être supérieures au coût de la prévention… La déshumanisation atteint par ailleurs des sommets lorsque les compagnies d’hélicoptères préfèrent se concentrer prioritairement dans l’Everest pour secourir des touristes solvables – venus au Népal pour braver la nature – plutôt que la population locale.
Partout dans le monde, les spécialistes du secours de catastrophes, professionnels et bénévoles, se mobilisent pour sauver ceux qui peuvent encore l’être. Emprunts d’une profonde humanité, ils s’exposent à des dangers bien réels et il convient de leur rendre hommage.
Nicolas Lefebvre