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Édito n°64

L’urgence du paramédical

« Nous n’avons pas de médicaments, il faut attendre l’ambulance de réanimation mais, rassurez-vous, nous sommes là pour vous. » Les mots pour les maux, c’est bien, mais ça ne suffit pas toujours… Au contact avec les secouristes quinze minutes seulement après l’accident, ce motard polytraumatisé devra encore patienter une bonne demi-heure, allongé sur le bitume du périphérique, pour enfin recevoir un antalgique.

Cette scène vécue il y a quelques années devrait définitivement appartenir au passé. Force est pourtant de constater le déficit de paramédicalisation d’urgence dans certaines régions. Or, les infirmiers peuvent intervenir en première intention, de façon concomitante aux prompts secours, dans un certain nombre de cas très précis depuis 2015. Etablis en accord avec les médecins, les protocoles infirmiers de soins d’urgence (PISU) définissent leur cadre d’emploi. Soulager la douleur fait partie des actes essentiels de ce dispositif mais il permet aussi d’améliorer les chances de survie des victimes, lors d’un arrêt cardio-respiratoire par exemple ou encore d’une crise sévère d’hypoglycémie.

Essentiellement utilisés par les infirmiers de sapeurs-pompiers, ces PISU font aujourd’hui des émules. En reportage au SAMU72 (lire rubrique Immersion, pages 30 à 40), l’un de nos journalistes a ainsi pu suivre l’équipe paramédicale d’urgence (EPMU). Une expérimentation globalement similaire aux VLI (véhicules légers infirmiers) des «  rouges  »…  mais chez les «  blancs» ! Cette expérimentation, très appréciée par les sapeurs-pompiers sur le terrain, répond précisément à l’absence de dispositif similaire dans ce département.

Preuve que le dicton demeure d’actualité : la nature a horreur du vide. Preuve aussi qu’il n’est pas question de la couleur du service. Qu’elle soit rouge ou blanche, la nécessité de développer partout une telle paramédicalisation d’urgence est criante. 

Nicolas Lefebvre

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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